Sciences sociales
L'état actuel des relations bancaires et financières entre la Grèce et l'Europe occidentale ne renvoie pas une image positive, en dépit de leur amitié et de leur patrimoine historique et philosophique commun. Dès le milieu du XIXe siècle, pourtant, le philhellénisme a mobilisé le monde de la banque et de la finance, et le marché parisien a été intimement lié au monde du négoce des villes portuaires de la Mer Egée et à leurs ramifications en Egypte, à Constantinople, dans les zones entourant la mer Noire et à Marseille. Ainsi, plusieurs banques françaises, notamment le Crédit lyonnais, le Comptoir national d'escompte de Paris, Paribas, la Banque de l'union parisienne, la Société générale et le Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie, ont eu de forts engagements bancaires et financiers avec les villes méditerranéennes et égéennes où les diasporas grecques étaient actives. Ces "cités-ports" ont joué un rôle majeur dans le déploiement de la « stratégie de niche » mise en place par les banques françaises, en complément des gros marchés américain, russe, chinois et ottoman. La place parisienne a même contrôlé des banques soeurs à Salonique et à Athènes, avec des partenariats durables. S’appuyant sur de nombreuses archives, cet ouvrage permet de reconstituer leurs stratégies financières, en fonction de la conjoncture européenne et de la situation économique grecque.